EXPOS, SPECTACLES, ATELIERS

Issoire fait sa romane

Le Centre d’art roman Georges Duby, situé au cœur d’Issoire et ouvert pendant la belle saison, a pour mission de favoriser la connaissance et la mise en valeur du patrimoine roman auvergnat. Cet été, deux expositions et plusieurs manifestations vont marquer son vingtième anniversaire.

Après deux campagnes de fouilles et de restauration dans les années 1980, le Centre d’art roman s’est installé dans les salles voûtées de l’ancienne abbaye bénédictine qui, au Moyen Âge, jouxtait l’église Saint Austremoine. Ce lieu historique a ainsi recouvré son aspect d’autrefois, avec un aménagement qui permet d’accueillir expositions, conférences, projections vidéo et animations, ou de se documenter. Pour Pierre Deneuve, directeur délégué et historien d’art, l’objectif du Centre « est davantage la découverte que l’érudition ».

La “saison romane”, du 3 mai au 26 octobre, présente cette année deux expositions gratuites. La première, intitulée “Quand l’eau se signe dans l’art roman”, a été conçue par Pierre Deneuve et réalisée par l’association Terres Romanes d’Auvergne. Elle s’appuie sur une série de photographies de Joël Damase, associées à des textes de Christiane Keller, qui privilégient une approche poétique de l’eau, à la fois source de vie et symbole de « la transition entre espaces céleste et terrestre ».

Lave toi les mains sans peur

La seconde exposition aborde le problème de “L’hygiène au Moyen Âge”. Plus pédagogique1 , elle ouvre une brèche dans les préjugés tenaces relatifs à cette époque. Elle montre en effet que les hommes et les femmes se souciaient déjà de la propreté de leur environnement : l’intérieur des maisons est entretenu et la toilette personnelle régulière. D’ailleurs, la propreté des demeures n’est pas l’apanage de la noblesse : les recherches archéologiques montrent qu’au temps du duc Jean sans Peur (1371-1419), les sols des fermes étaient parfaitement balayés. Et dans toutes les couches de la société, on se lave couramment les mains et les pieds, autant par hygiène que pour des motifs rituels, même si le bain, par exemple, reste limité aux couches aisées de la population. Au total, sept thématiques sont abordées et illustrées de reproductions, d’enluminures et de textes explicatifs.

Pigments et calligraphie

En juillet et en août, le festival d’art roman propose aussi des spectacles vivants, des visites et des ateliers. En ouverture, l’ensemble Escarboucle et le trio de musiciens afghans Hérawi présenteront un spectacle gratuit : “De Majnoun et Laylâ à Tristan et Iseult”, le samedi 26 juillet à 21 heures sur le parvis de l’abbatiale Saint-Austremoine. Ensuite, du 26 juillet au 3 août, des ateliers d’artisans et des stages auront lieu au Centre d’art roman, avec en particulier une démonstration du calligraphe Najib Chergui (accès libre) et un atelier “pigments” encadré par l’artiste-peintre Anne N’Gom, pour les enfants à partir de 8 ans (15 € par personne).

Enfin, l’ensemble nîmois Mora Vocis invite à une “visite acoustique”, Entrelacs, déambulation à travers l’église d’Issoire au gré d’harmonies subtiles destinées à mettre en valeur les qualités acoustiques de l’édifice. Mora Vocis s’y produit également le dimanche 3 août à 21 heures, pour un concert a cappella reprenant le répertoire vocal monodique et polyphonique des XI et XII siècle – entrée 10 €, ou 8 pour les étudiants, chômeurs et moins de 12 ans.

N.H. et T.C.