Entretien

Jean-François Domas, directeur de l’Association pour le logement et l’insertion sociale à Brioude (Haute-Loire) est président de la FNARS Auvergne ; elle réunit 11 associations (soit 150 salariés et 100 bénévoles) qui, chaque année, accueillent plus de 12 000 personnes.

Votre opinion sur le RSA ?

C’est une bonne idée en soi. Combien de fois avons-nous entendu : « En travaillant, finalement, avec les allocations, la CMU, j’ai moins d’argent qu’au RMI » ? Mais est-ce que les choix budgétaires de l’État permettront d’aller au bout de la démarche ? Il faudrait aussi que le RSA ne s’adresse pas à des statuts (allocataire du RMI, ou de l’API…) mais aux situations des personnes, prises en compte dans leur globalité : la situation économique, mais aussi administrative, familiale et personnelle, sans oublier les problèmes de santé… C’est indispensable pour les accompagner vraiment – je pense notamment aux jeunes de moins de 25 ans.

… sur le projet de “contrat unique d’insertion” ?

À la place des contrats aidés actuels, le nouveau “contrat unique d’insertion” devrait simplifier les choses, en uniformisant les contrats et les financeurs : il sera sans doute plus facile d’évaluer le résultat de ces contrats. Mais là, le risque est que les structures qui embauchent développent une sélection à l’entrée, pour afficher de meilleurs résultats en termes de réinsertion à la sortie… Dans ce cas, ce sont toujours les gens les plus éloignés de l’emploi – et encore les jeunes – qui restent sur le carreau…

… et sur le “référent unique” pour soutenir les personnes dans leur insertion ?

D’expérience, je pense qu’elles devraient effectivement avoir un seul interlocuteur. Mais quels seront vraiment les moyens des agents de ces “guichets uniques” ? Il ne faudrait pas que la fusion ANPE-Assédic ne soit qu’une façon de continuer à masquer la pénurie de ces moyens…

Rédacteur : zeblai

Date de création : 05/08/2008 @ 18:03

Dernière modification : 05/08/2008 @ 18:03

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